Références

Les deux références principales au niveau artistique sont le film «  L’homme à la caméra  » de Dziga Vertov et les expériences littéraires réalisées dans le cadre de l’Oulipo (Italo Calvino et Borgès ne sont pas très loin non plus). Le projet «  Ghost Machine  » de Janet Cardiff constitue également une référence pour sa capacité à scénographier l’itinéraire du visiteur de l’installation et à le faire plonger dans un mélange de réel et de fiction.

Comme références artistiques qui ont influencé l’élaboration du concept et qui vont donner une direction esthétique et formelle à ce projet, citons également les travaux de Chris Marker (surtout «  Sans Soleil  » et «  Immemory  »), les films de Chantal Ackerman, Robert Kramer, Johan Van der Keuken, Vincent Dieutre, Claudio Pazienza…

Bibliographie

“The Language of New Media” Lev Manovich (Leonardo Books 2001)
“Mapping a City” Hatje Cantz (Kunstverein in Hamburg 2004
“Making art of Databases” divers auteurs (V2 Publishers 2003)
“Utopies d’un cinéma interactif” Thèse de doctorat de Gwenola Wagon, 2006
“La mesure du monde” Paul Zumthor (Seuil Poétique 1993)
“Nouveaux territoires de l’art” Collection de conférences et articles (sujet/objet 2005)
“aRt&D” divers auteurs (V2 Publishers 2005)
“Die Stadt als event” Regina Bittner (Edition Bauhaus 2001)
”Sense of the City, an alternate approach to urbanism” Mirko Zardini (Lars Müller Publishers), 2006
“Pour une anthropologie de l’espace” Françoise Choay (Seuil 2006)
”Finis Terrae, imaginaires et imaginations cartographiques” de Gilles A. Tiberghien (Bayard), 2007
“Information Is Alive: Art And Theory On Archiving And Retrieving Data” Deaf 0 (2003)
”Marcher, créer” de Thierry Davila (Regard) 2002
“Les médias géolocalisés” Nicolas Nova (fyp 2009)
“Objets bavards ; l’avenir par l’objet” Bruce Sterling (fyp 2009)
“Comment le web change le monde” Francis Pisani et Dominique Piotet (L’Atelier, Pearson 2008)
“Nouvelles technologies, nouvelles pensées ? La convergence des NBIC” Jean-Michel Cornu (fyp 2008)

État de l’art

Nous pouvons mentionner les projets suivants qui traitent, chacun à sa manière, d’un enjeu ou d’une application technique existant également dans le cadre de Walking the Edit.

Le projet et la plateforme Ludigo est l’un des acteurs francophones les plus important dans le domaine, avec une multitude de solutions et une documentation très fournie. Le dispositif est aussi basé sur la logique d’une analyse comportementale mais les contenus sont fortement pré scénarisés et la transposition est plus didactique que créative.

Applications pour iPhone :

Au niveau des applications pour iPhone avec une dimension artistique et / ou collaborative, il existe quelques exemples surtout dans le domaine de la musique interactive: Shake (http://rjdj.me/), Bloom de Brian Eno ou SynthPond de Zach Gage.
Le site http://www.iphoneart.org/ recense quelques applications, mais qui sont dans l’ensemble plus décoratives que réellement novatrices.
Il y a également les applications qui utilisent les GPS (dans ce cadre il est étonnant de voir à quel point il n’y a pas de croisements entre les applications artistiques et une utilisation interactive via le GPS), comme le jeu GPS Mission de Orbster GmbH, la nouvelle application développée pour Genève, GeTag qui permet l’annotation participative du territoire ou Wikitude de Mobilizy.

Projets artistiques :

Proboscis (Giles Lane, Sarah Thelwall). Les artistes ont développé avec l’équipe de leur studio de recherche les projets Urban Tapestries – Public Authoring in the Wireless City (2004–2007) puis Social Tapestries (2004–2008) un travail autour des notions de création partagée (public auhtoring) et d’espace public. Leur travail conduit à l’édition au moyen de technologies mobiles de cartes contextuelles. Lien:http://urbantapestries.net/

Dans le dispositif mis en place par une équipe de ARTE.TV pour Gaza/Sderot (2008), la carte interactive a un statut essentiel et de multiples fonctions: objet de consultation, de repérage, image symbolique dans le contexte dont traite le projet. Ce documentaire en ligne qui exploite de façon exemplaire les ressources des bases de données et de la cartographie, le spectateur peut naviguer entre un contenu classé selon le moment ou le lieu du tournage. Arte continue de développer ce type d’application, qui reste cependant fortement linéaire et « fermé ». Lien: http://gaza-sderot.arte.tv/fr/

Christian Nold utilise Google Maps comme outil de visulasisation de diagrammes qui superposent géographie et données émotionnelles. Le dispositif d’enregistrement qu’il utilise comprend un récepteur GPS et un appareil d’analyse des réponses électrodermales. Pour Biomapping ou Greenwich Emotion Map (2005–2006), il montre comment les nouvelles technologies peuvent à la fois influer sur nos sensations mais aussi constituer un moyen de les mesurer et de les décrire. Son travail interroge plus généralement le territoire et ses représentations. Lien: http://biomapping.net/

Nogo Voyages, (Stéphane Degoutin, Gwenola Wagon, Alex Knapp) ont réalisé deux projets d’audioguides géolocalisés: Moillesullaz 1:1 (Version bêta, Genève, 2008) et Les Halles – Architecture potentielle 1 (Paris, 2009). Un promeneur équipé d’un un téléphone portable sur lequel est enregistrée une base données sonore est invité à explorer un espace urbain où se concentrent certains enjeux liés à la mobilité contemporaine. Le GPS détecte lorsque le marche approche d’une localisation correspondant à un son et le diffuse par l’intermédiaire d’un casque audio. Lien:http://www.nogovoyages.com/

Le travail d’installation vidéo interactive “Pipelette” de Jean-Luc Marchina explore la relation entre des fragments vidéos pré-enregistrés et géolocalisés et la déambulation d’un visiteur. Le spectateur est invité à pousser un «chariot» contenant un ordinateur portable, une paire d’enceintes et un récepteur GPS. Il lui suffit ensuite de déambuler librement dans un espace défini tout en regardant l’écran où sont disposés une série de vidéos.
Lien: http://62.220.134.210/~imageanimee/pipelette.html

Une immersion dans des espaces « oubliés » : http://www.unsiteblanc.com/. Philippe Vasset propose, parallèlement à son livre, un site qui fait un compte rendu de ses parcours urbains. Des itinéraires qui allient récit, carte et images : ce travail sur les diverses représentations du réel retiendra notre attention – même s’il ne construit pas de narration automatiquement à partir de ses parcours.

Esther Polak explore dans son travail le potentiel descriptif et narratif de cartes générées à partir de coordonnées GPS. Ses projets comme Amsterdam RealTime (1998), MilkProject (2005), Nomadic Milk (2006–) ou Nomadic Shopping (2007) s’attachent à rendre compte d’un contexte particulier lié à la mobilité (déplacements individuels, transports de marchandises au niveau international). Les cartes qu’elle produit servent à initier un dialogue avec les personnes qu’elle rencontre, autour de leur mémoire des lieux et de leurs déplacements.
Liens: http://realtime.waag.org/http://milkproject.net/,http://www.nomadicmilk.net/http://www.nomadicshopping.net/

Travail Personnel

Presque tous mes travaux artistiques questionnent notre rapport à l’espace urbain.

Quelques exemples :

AU TOUR DU TRAIN (DE REGARDER LES IMAGES) : Présenté sous forme d’une performance cinématographique, ce film de 20 minutes a été réalisé dans le cadre de l’inauguration de la couverture des voies de St-Jean à Genève en 1998. À partir de 3 projecteurs 16mm placés à intervalles réguliers dans un train touristique, les spectateurs transportés à bord de ce véhicule pouvaient regarder le film qui passait, comme un train d’images au-dessus de leurs têtes, tour à tour dans les 3 projecteurs; le résultat étant une sorte de triptyque en mouvement, projeté sur un mur en béton. Le film questionnait le geste architectural lequel pariait sur un concept de chantier inachevé laissant une part de réappropriation aux habitants; entre programme et réalité, les images venaient placer une dimension éphémère supplémentaire…
Web : http://www.c-sideprod.ch/performance

GENEREVAN : pour ce projet, j’ai superposé les cartes de Genève et de Erevan (Arménie) et tracé un parcours commun aux deux cartes qui servent de base d’arpentage. À Genève, j’ai pris en photo les endroits qui me faisaient penser à Erevan, ville que je ne connaissais pas. À Erevan, j’ai collé les images de Genève à même la ville, (sur la «  peau de la ville  »), aux emplacements correspondant aux deux cartes. J’ai ensuite photographié cette imbrication temporaire des deux cités et exposé ces tirages dans les deux villes, créant par là même un pont sensible et décalé entre deux univers contrastés.
Web : http://www.c-sideprod.ch/generevan

AUTOPSi / L’image à paroles : j’ai participé à Sao Paulo au projet AUTOPSi de Fabiana de Barros : proposer une course en taxi « gratuite » à travers la mégalopole pour le prix d’une histoire, filmée, racontée à l’artiste brésilienne. Dans la voiture qui suit le taxi, je capte le défilement de la ville, ses rumeurs et son agitation. La confrontation des séquences tournées dans le même espace-temps révélera in fine l’influence du tissu urbain sur les histoires relatées – devenant l’histoire du film « L’image à paroles ».
Web : http://www.imageaparoles.com

PASSAGES : projet d’installation vidéo basé sur des vidéoperformances urbaines réalisées avec des musiciens de la scène improvisée ou électronique.
Dans plusieurs villes, un duo, formé par un musicien de la ville hôte et par moi-même à la caméra, improvise sons et images dans un espace public choisi par avance.
Le duo se donne pour but de capter des moments de la vie quotidienne, de les convertir à travers leurs instruments respectifs pour en extraire une émotion, une ambiance qui traduise, à la manière de haïkus, notre relation ambivalente à la ville.
Le travail a été présenté à Lausanne (Arsenic en 2004), Zürich (Walcheturm en 2006), Bâle (Beam-On en 2006) Genève (BAC en 2007), Berlin (TESLA en 2007 et Ratskeller Lichtenberg en 2008).
Web : http://www.c-sideprod.ch/passages_fr