Le montage des films
Merci de considérer les points suivants lors du visionnement des films:
- le moteur de montage n’est pas encore finalisé (voir les détails ci dessous);
- le matériel audiovisuel « planté » dans le territoire n’est pas encore complètement indexé: il y a encore du travail d’optimisation de réglages à faire via notre application Memoways;
- les noms des auteurs des films antérieurs au 14 septembre 2011 ont été largement mélangés: lors du passage vers le nouveau système, la relation entre les parcours / films et les auteurs n’a pas pu être gardé complètement. Nous nous excusons donc auprès des premiers marcheurs et marcheuses qui se sont fait « pirater » leur film…
Le moteur de montage
Le moteur de montage à l’origine de la construction automatique des films de ce projets est un algorithme qui fonctionne dans l’application iPhone. En entrée, il prend le trajet qui est fourni par l’iPhone: il va traduire la forme du parcours pour fournir en sortie un flux audio du film « composé » par l’utilisateur.
Cet algorithme est construit sur la logique suivante:
1) trouver les documents les plus proches (filtre de proximité);
2) trouver les documents dans ce premier lot qui correspondent au « mapping de vitesse » (vitesse rapide = plans courts; vitesse lente = plans longs);
3) garantir une continuité narrative (à travers une continuité thématique et de scénario d’usage);
4) prendre les plans les mieux notés; ne pas fournir deux fois le même plan à un même utilisateur…
Cet algorithme est encore au stade expérimental; il apporte déjà des premiers résultats probants et nous allons encore l’optimiser et l’affiner.
Visualisation du montage dans l’application iPhone
En attendant de voir le film sur le site internet, le marcheur pourra visualiser le processus (de montage) en cours via l’interface du logiciel WE sur son Iphone (cf captures d’images à gauche et la simulation ci dessous).
Simulation de l’interface de l’application WE sur iPhone: lors de l’enregistrement, il est possible de suivre l’évolution du processus de montage (filtrage des documents) en cours.
A gauche, le film marché (le passé); au centre, la tête de lecture (le présent); à droite, les documents potentiellement accessibles (le futur).
Quelques mots sur les films
Marcher son film
La forme du film résultant est une traduction formelle littérale du parcours réalisé par un visiteur. Au moment de visionner son film, le visiteur – devenu spectateur – devrait pouvoir sentir une correspondance entre la forme du film et la forme de son parcours. En fait, c’est: la forme du parcours qui détermine la structure du film résultant ; la logique du parcours définit quant à elle la structure causale, liée à une continuité thématique établie comme ossature fondamentale.
En résumé, le résultat ne sera donc pas une illustration didactique de ce qui existe dans l’espace urbain ou une visite touristique de la ville, mais une somme de propositions artistiques reliées par une logique de couplage des documents géolocalisés via une expérience individuelle sur le territoire urbain.
NB: il ne s’agit de pas de substituer un monteur par un marcheur; il est évident qu’un film conçu par un monteur (réalisateur) sera bien plus précis et maîtrisé. Le projet entend d’ailleurs questionner le statut de l’auteur, et par là même ouvrir le champ des possibles dans l’hybridation du cinéma avec les nouvelles technologies.
Cependant, le marcheur a une véritable responsabilité : celle de générer un film à partir d’une base de données, qui, sans lui, ne fera rien toute seule. Dans le cadre du dispositif, il devient donc un co-auteur.
WE et la limite de «l’effet cinéma»
Malgré « l’augmentation » du film en objet lié à une expérience (le parcours) et intégré dans un cadre de présentation agrégée (le site internet), nous essayons de ne pas noyer le propos, mais au contraire à provoquer une adhésion émotionnelle via des jeux de mémoire, tant au niveau du contenu que de la forme.
Bien que l’on puisse imaginer d’autres contenus ou genres cinématographiques capables de fonctionner dans ce dispositif, il semble judicieux de choisir le sujet qui favorise la combinaison entre le fond et la forme : comme la situation de dérive va se dérouler sur le territoire urbain, la ville va tout naturellement devenir notre sujet, notre matière première. Ce territoire est donc en même temps « l’interface de navigation » et sujet premier des documents qui seront ensuite rassemblés pour donner un résultat narratif cohérent dans un genre qui semble tout approprié : l’essai documentaire, genre suffisamment précis (on est dans un film documentaire avec un sujet déterminé) tout en étant ouvert et propice aux expérimentations (l’essai).
NB: les films ne se construisent pas à partir de scénarios prédéfinis mais à partir de liens et combinaisons potentielles et multiples imaginées lors du tournage et consolidés (ancrés à même les médias à travers les métadonnées) lors du moment de l’indexation.
En résumé, les films vont proposer une série de portraits chaque fois différente de La Ville, réalisés à travers l’analyse des parcours, et non d’une illustration objective et toujours identique de la portion de ville à travers laquelle le visiteur a déambulé (Google Earth et consorts font ça très bien).
La différence est de taille : il ne s’agit pas de retranscrire plus ou moins exactement ce que le visiteur a vu (ou aurait pu voir), mais de lui donner une vision décalée, le point de vue artistique et réfléchi d’un réalisateur, en contrepoint de ce que cet espace contient comme possibles, comme données « underground » qui sont composées des contenus réalisés lors des tournages.